Panels interdisciplinaires

Panel 1

Des « langues et littératures anglaises et anglo-saxonnes » aux « études anglophones » : quel avenir disciplinaire ?

Modératrice : Mélanie Torrent, Université Paris Diderot

Intervenants :

Rémy Bethmont, vice-président de la Société des Anglicistes de l’Enseignement Supérieur, chargé des affaires scientifiques, Université Paris 8 Vincennes Saint Denis

Laure Gardelle, Professeure de linguistique, Université Grenoble Alpes

Gilles Leydier, Président du Centre de Recherches et d’Études en Civilisation Britannique, Université de Toulon

Monica Michlin, présidente de l’Association Française d’Études Américaines, Université Paul Valéry – Montpellier 3

Jean Viviès, président de la 11ème section du CNU, Aix-Marseille Université

 Si la nouvelle appellation adoptée en novembre 2018 par la section 11 du CNU, « études anglophones », prend acte des transformations profondes du champ de l’anglistique au cours des dernières décennies,  elle amène aussi à s’interroger sur l’influence de ce changement sur nos pratiques, notre visibilité et notre influence, dans l’enseignement et dans la recherche, et sur les nouvelles dynamiques que nous pourrions ainsi favoriser collectivement. Dans le cadre d’un projet de recherche sur l’histoire, l’épistémologie et la patrimonialisation de l’anglistique (trois sujets intimement liés et qui ont fait jusqu’à présent l’objet d’analyses trop rares), cette table ronde débattra des opportunités et défis pour les « études anglophones » en France dans le paysage actuel de la recherche, sur les plans national, européen et international, croisant aspects épistémologiques et pratiques, évolutions historiques et dynamiques contemporaines.

A partir de l’histoire intellectuelle, de l’histoire des chercheurs, des pratiques et des lieux qui ont fait et font les « études anglophones », la table ronde abordera certaines questions que notre nouvelle appellation CNU nous invite à poursuivre (sans avoir l’ambition de les trancher), comme par exemple :

  • la définition même des « études anglophones », en relation notamment avec les débats sur les « area studies » et « global studies » au plan national et la diversité des aires « anglophones » étudiées en 11ème section ;
  • le dialogue disciplinaire au sein de l’anglistique, avec les autres sections CNU en sciences du langage, sciences humaines et sociales, avec les sections du CNRS, et le rôle des sociétés savantes à cet égard ;
  • l’influence de l’environnement national sur les traditions, méthodologies et objets de recherche, et les nouvelles opportunités à construire/saisir à l’international, notamment avec d’autres sociétés savantes (ESSE, mais aussi le UK Council for Area Studies Association …) ;
  • les opportunités et contraintes des appels à projets nationaux et européens, notamment dans les définitions de l’inter-/pluri-/transdisciplinarité.

Panel 2

Intermédialités – études Texte-Image :

Etat de la recherche internationale

 

Modératrices :

Liliane Louvel, Université de Poitiers (Laboratoire Forell) (sur Iconotexte – Ekphrasis – Tiers pictural etc.)

Isabelle Gadoin, CNRS (équipe Thalim) / Université de Poitiers (Laboratoire Forell) (sur « cultural studies » et « material culture studies »)

 

Intervenants :

Hélène Gaillard, université de Bourgogne (sur le Street Art)

Lawrence Gasquet, université Lyon III – Jean Moulin (sur la photographie)

Maxime Leroy, université de Mulhouse (sur l’illustration)

Côme Martin, université Paris-Est Créteil (sur la BD)

 

Cette table ronde se propose de passer en revue les tout derniers développements de la recherche dans le domaine des études « Texte-Image », tant en France que sur le plan international – en essayant d’évaluer à sa juste place l’apport français. Le panel rassemblera des spécialistes de diverses facettes des relations intermédiales : rapports entre texte et peinture, BD, photographie, expressions contemporaines telles que le street art, etc. On n’oubliera pas de se pencher sur la question de l’insertion de cette approche dans les enseignements (et ce jusqu’à l’agrégation), tout comme dans la formation à la recherche des étudiants de Master et de doctorat, avec les défis particuliers que peut présenter ce type de démarche transdisciplinaire.

 

Panel 3

« Exceptionnalisme(s) » au Royaume-Uni et aux États-Unis : correspondances pluridisciplinaires pour une perspective transatlantique 

Modérateurs :

Ruxandra PAVELCHIEVICI et Didier REVEST (université Côte d’Azur, LIRCES)

Intervenants :

Frédéric Heurtebize (Nanterre)

Luc Borot (Université Montpellier 3)

Ruxandra PAVELCHIEVICI (université Côte d’Azur)

Dans cette table ronde, trois approches seront convoquées afin de mettre en regard la notion d’exception au Royaume-Uni et aux États-Unis : l’histoire des idées, puis l’histoire diplomatique et l’histoire sociale permettront d’explorer de manière diachronique et de questionner les « exceptionnalismes » britannique et américain.

N’est-il pas loisible de considérer que si le terme « exceptionnalisme » peut s’appliquer au Royaume-Uni, la preuve la plus éclatante en demeure la guerre civile des années 1640 et la décennie suivante, qui ont vu entre autres choses fleurir tout un ensemble d’écrits fortement engagés, dus à des auteurs issus de milieux très divers à tous les points de vue, et qui tentaient de penser la société et le politique différemment, et pour certains d’entre eux de les refonder, ni plus, ni moins, à une époque où régnait dans les autres pays la monarchie absolue ? L’un des archétypes n’en est-il pas James Harrington, l’auteur de The Commonwealth of Oceana (1656) ? Il est même possible qu’en définitive, si l’on postule que J. Harrington ne peut avoir été un auteur sui generis (pour parler un langage durkheimien), ses écrits et ceux de ses contemporains aient été le fruit d’un contexte complexe aux origines plus anciennes encore.

Il est permis de penser que l’anti-absolutisme qui caractérise cet « exceptionnalisme » britannique a trouvé un écho au siècle des Lumières et constitué un modèle pour la nation américaine, qui a par la suite cherché à forger son propre « exceptionnalisme. L’affirmation d’exception s’est ensuite poursuivie au cours de l’histoire américaine. Mythe ou réalité, fructueux ou inopérant, l’ « exceptionnalisme » fait l’objet de controverses et d’un constant travail de redéfinition.  S. M. Lipset (American Exceptionalism : A Double-Edged Sword, 1996) souligne que la notion s’est largement développée afin de rendre compte de l’absence  d’un mouvement ouvrier américain puissant. Les contradictions de la société industrielle, puis les interrogations nées de la crise de 2008, renouvellent les interrogations relatives à l’évolution de la question syndicale et aux particularités du capitalisme financier américain, alors même qu’en matière de « diplomatie commerciale », les États-Unis cherchent, à maints égards, à s’ériger en exception. Par ailleurs, l’insertion des États-Unis sur l’échiquier international et le virage diplomatique effectué par l’administration Trump, invitent à considérer les voies de l’ « exceptionnalisme » en matière de politique étrangère.