7. Civilisation britannique (CRECIB)

7. Civilisation britannique (CRECIB)

Responsable : Gilles Leydier (Université de Toulon)


Ateliers I

Jeudi 6 juin 2019, 13h30-16h30

 “Rule of law” et État d’exception

Responsables: Cornelius Crowley (Université Paris Nanterre) et Anne Cousson (Université de Poitiers)

14h Elizabeth Gibson-Morgan

Université de Tours

The European (Withdrawal) Act 2018: Britain exiting the Rule of Law?

A few years ago, the former Justice Minister Robert Badinter made it clear that “Human Rights are
nowhere better protected than in the European Union”. Yet the United Kingdom
has already passed two significant pieces of legislation as part of a series of
Brexit laws to enable the country to leave the European Union. The EU
(Withdrawal) Notification Act 2017 and the EU (Withdrawal) Act 2018 aiming at
giving legal effect to Brexit will abrogate the European Communities Act 1972
or Britain’s Accession Act. Among one of its most controversial provisions is
the departure from the EU Charter of Fundamental Rights which, together with
the European Convention on Human Rights, provided British people with a level
of protection of rights never attained before in the legal history of the
country. One might wonder whether such a provision, along with many others,
will not in the end lead to the departure from the Rule of law or at least from
the “Rule of law checklist” published in March 2016 by the EU ‘Venice’
Commission. Legal certainty, which is at the heart of the Common Law, is
seriously challenged by new ill-defined legal concepts such as EU retained law
and beyond by the UK government in the name of the country’s judicial
sovereignty. As for equality before the law as well as access to justice, other
key components of the Rule of Law, they are undermined by the differences of
treatment between British nationals and EU residents. “The red line” in terms
of the protection of the Rule of Law has been crossed several times in the UK
in the last few years, from the denial of prisoners’ voting rights to EU
residents’ undetermined legal status let alone alleged terrorists’ extended
pre-trial detention. The UK likes to be considered as the cradle of the Rule of
law which emerged from the Magna Carta
or “Charter of Liberties” of 1215, if it persists in undermining this
foundation stone of British democracy, it could become one of those European
countries with a poor record in terms of Human Rights.

14h30 Frank Rynne

Université de Cergy-Pontoise/Paris Seine

“Cocking a Snook”: Habeas Corpus Suspension in Ireland 1866 and 1881-2

In an effort to the suppress of the first wave of Irish Republican
Brotherhood activities in Ireland in 1865, the government rushed through one of
its almost continuous Coercion Acts, the Habeas Corpus Suspension Act (1866).
In the grip of “Fenian Fever” this act allowed for the arrest without trial of
those suspected of treasonable activities. In 1881 in the aftermath of the
formation of the Irish National Land League, at a local level, the Protection
of Persons and Property (Ireland) Act was enforced resulting in over 900
arrests without trial. This paper will examine the role of
counter-constitutional legislation in the two periods, its targets, its effect
and its aftermath.

15h Slimane Hargas

Université Paris 13 Villetaneuse, EA Pléiade

Il ne faut pas faire de l’Algérie une nouvelle
Irlande : l’exception irlandaise dans le discours colonial français au XIXe
siècle

« Il suffit de dire que ceux qui, dans une phrase
restée célèbre, ont comparé l’Algérie à l’Irlande, ne savaient peut-être pas,
eux-mêmes, quelle vérité juridique et historique ils énonçaient » (Charles Benoist, Enquête algérienne, 1892). Telle est la formule employée en 1892 par Charles Benoist pour mesurer
l’étendue des similitudes que partagent l’Algérie et l’Irlande, non seulement
en termes de trajectoire historique mais aussi en termes de statut
administratif. La phrase célèbre à laquelle fait allusion Charles Benoit n’est
autre que l’injonction comminatoire à ne pas faire de l’Algérie une nouvelle
Irlande, dont Charles Robert Ageron, historien de l’Algérie, dit qu’elle est « un
mot souvent répété dans l’histoire de l’Algérie » (Charles Robert Ageron, Genèse de l’Algérie algérienne, 2005). Dans l’imaginaire collectif d’alors, l’Irlande est perpétuellement en proie
à la prostration économique, à la famine, à la tyrannie des Anglais, et à
l’agitation politique et sociale. Symbole d’une assimilation administrative et
juridique au Royaume-Uni sinon ratée, du moins lacunaire, l’Irlande incarne
l’avenir funeste de l’Algérie, notamment au cas où la France s’obstinerait à
reproduire les erreurs de l’Angleterre. En ce sens, les références à l’Irlande
servent à mettre en garde les autorités métropolitaines françaises contre
l’instauration d’un système qui favorise la domination impériale de la
Métropole sur sa ‘périphérie interne’, au travers de corps administratifs
intermédiaires (exécutif local, vice-royauté, secrétariat/ministère spécial,
etc.) et de lois exceptionnelles propres à celle-ci. Sur la page de couverture
de son ouvrage – c’est dire combien le parallèle irlandais semble persuasif
pour ceux qui en font usage –, Le Blanc de Prebois écrit :
« Gouverner l’Algérie par une législation et une administration
exceptionnelles, c’est vouloir en faire une Irlande au lieu d’en faire une
Corse » (François
Le Blanc de Prébois, Les Départements
Algériens
, 1844).

15h30 Marc Lenormand

Université Paul Valéry Montpellier 3, EMMA (EA 741)

L’État briseur de grèves : état d’urgence et recours aux forces armées lors des conflits sociaux des années
1970 au Royaume-Uni

Ateliers II

Vendredi 7 Juin 2019, 9h-10h30

Assemblée Générale du CRECIB

Ateliers III

Samedi 8 Juin 2019, 9h-10h30 

Exception britannique/exception française : regards croisés (1)

Responsables : Olivier Estèves (Université de Lille), Romain Garbaye (Université Paris 3 Sorbonne
Nouvelle) et Vincent Latour (Université Toulouse Jean Jaurès)

9h Raphaële Espiet-Kilty

Université de Clermont-Auvergne, EHIC (EA1087)

Les Associations caritatives en France et en Angleterre/Pays de Galles
aujourd’hui : une étude comparée

En 2016, 25 % des Français déclaraient faire du bénévolat pour une
association dans un cadre formel contre 41 % des Britanniques (résidents
de l’Angleterre et du Pays de Galle uniquement). Bien sûr, les chiffres qui
sont présentés ici sont très généraux et volontairement vagues car plusieurs
problèmes méthodologiques se posent quand on tente de comparer le tiers secteur
dans les deux pays, à commencer par un problème de définition de ce qu’est le
monde associatif et ce qu’il regroupe. Il n’en reste pas moins qu’aujourd’hui,
un promeneur français visitant n’importe quelle rue commerçante d’une ville
britannique, quelle qu’en soit la taille et la situation géographie, serait
étonné du nombre de charity shops ou
magasins charitables (?) que l’on y trouve. Il est courant qu’ils soient plus
nombreux que toute autre enseigne. Mais peut-on déduire des pourcentages et du
caractère visible de son activité caritative que l’Angleterre est nettement
plus impliquée dans le domaine associatif que la France ? Et si oui,
peut-on alors parler d’une exception britannique ? En s’appuyant sur le jeu de miroirs de la comparaison
transmanche, cette communication présentera un focus sur ces acteurs de la
société civile que sont les bénévoles et proposera des hypothèses pour tenter
de répondre à la question de l’exceptionnalisme britannique dans le domaine
caritatif.

9h25 Olivier Esteves

Université de Lille, CERAPS (UMR 8026)

Welfare Chauvinism both sides of the Channel: Powell, Le Pen, Brexit

Welfare chauvinism is broadly understood as a European and American popular reaction against welfare
provision to non-nationals, legitimized on grounds of perceived
undeservingness. As a concept mobilized since the early 1990s, “welfare
chauvinism” is not used anachronistically when referring to Enoch Powell,
although it usually is considered with a general backcloth of “super-diversity”
and neo-liberal welfare state rollback in mind. Indeed, the Everest-like pile
of epistolary support enjoyed by Powell evidences an inchoate albeit intense
form of welfare chauvinism, evidenced in strong feelings of solidarity among white nationals
trumpeted as being against solidarity
with
non-white non-nationals. The aim of this paper is to consider the
echoes, the borrowings, the reconfigurings of welfare chauvinist discourses in
the U.K. and France, some of which also extensively borrow from the U.S., where
the weakness of the welfare state (called “charitable state” by Loïc Wacquant)
has been explained by the racial divide. All in all, I wish to underline the
disturbing chronological continuity of such welfare chauvinist discourses,
since the 1960s in Britain, since the 1980s in France. I also wish to lay stress
on how, despite varying politics of redistribution, politics of recognition and
integration systems, some remarkable parallels appear between the two
countries. The sources used for this paper are the letters of support to
Powell, stocked at Staffordshire Record Office (Stafford), and various ‘White
Backlash’ ethnographies on France and Britain, from the 1970s till today.
Voting patterns at the time of the Brexit referendum are also taken in
consideration.

9h50 David Fée

Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle, CREC/CREW (EA 4399)

La fin d’une exception britannique : évolutions et contradictions du système
immobilier britannique (1979-2019)

En matière de politique du logement, le Royaume-Uni a longtemps fait figure
d’exception en Europe. Depuis les années 1950, son système immobilier se
caractérisait par un encouragement en faveur de la propriété immobilière par
les pouvoirs publics, une séparation rigoureuse entre le secteur privé locatif
et secteur HLM, un secteur locatif privé restreint ainsi qu’un secteur HLM
puissant, contrôlé par les municipalités. Les réformes de l’État-providence
britannique depuis les années 1980 ont fait du logement un pilier central d’un
nouveau modèle de société où la protection sociale de l’individu dépend pour
une large part de sa capacité à se constituer un capital. Ce paradigme repose
sur un logement marchandisé/privatisé, dont le financement est fortement
déréglementé et exposé aux variations du marché international, ce qui est
typique d’un marché immobilier libéral. Cette exception semble néanmoins
s’estomper, et ce, paradoxalement, en raison des politiques du logement menées
depuis trente ans. C’est ainsi que l’encouragement de la propriété, par le
biais de politiques gouvernementales et de mesures bancaires pour solvabiliser les
ménages, a conduit récemment au déclin de la propriété. Ce déclin, qui est dû à
l’explosion des prix immobiliers et au décrochage des salaires depuis la crise
de 2008, ne semble pas pouvoir être enrayé. Il a en retour contribué au revif
du secteur locatif privé, soutenu par ailleurs par des politiques d’aides
fiscales depuis les années 2000. Enfin, les profondes réformes subies par le
secteur HLM dans les années 1980 et 1990 ont favorisé la renaissance de
bailleurs sociaux indépendants des municipalités. Ces trois caractéristiques du
système immobilier britannique en 2018 le rapprochent donc désormais de celles
d’un système immobilier français, qui a lui-même évolué pour se rapprocher du
modèle outre-Manche et qui semble amené à évoluer davantage au vu de mesures
officielles à venir dont l’inspiration est à chercher outre-Manche. Cette
communication s’attachera donc à montrer comment les deux systèmes immobiliers
et les politiques publiques nationales ont évolué depuis trente ans pour
s’influencer et se rapprocher. Elle soulignera l’importance du concept de policy
transfers
dans le domaine du logement et questionnera les modèles
fréquemment utilisés pour analyser et classifier les systèmes immobiliers des
deux pays.

10h15 Thibaud Harrois

Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle, CREC/CREW (EA 4399)

Franco-British Defence and Security Cooperation after Brexit: An Exception in Europe.

With the UK set to leave the European Union, this paper will analyse the rationale behind the
deepening of bilateral cooperation with France and will show that it remains
crucial if Britain wants to maintain its role as one of the main actors in
European defence and security policy. Because of the size of their defence
budgets, their armed forces, and defence industries, France and the UK were
leading partners in the creation of CSDP. However, the two countries long
maintained diverging aims: while France ambitioned to strengthen the military
power of the EU, successive British leaders made it clear that they would never
allow NATO to be replaced as the main guarantor of peace and security in
Europe. Yet, after France acknowledged NATO’s primary role in European defence
and returned to its military command, Britain agreed to the strengthening of
the cooperation between two European nations without directly involving the
USA. In November 2010, France and Britain signed two defence treaties – on
defence and security, and on nuclear cooperation – known as the Lancaster House
Treaties. By adopting a constructivist approach, this paper will recall the
strategic, political and economic reasons that led the British government to
sign the 2010 Treaties and examine the current state of cooperation between the
two countries. Brexit puts this cooperation at risk – with Macron calling for a
stronger EU based on a reinforced Franco-German partnership – and recent
developments in defence cooperation in Europe – with the implementation of the
Permanent Structured Cooperation (PESCO) and the creation of the European
Intervention Initiative (EI2) – raise questions about the respective roles of
France and the UK. But this paper will also show that the current international
context reinforces the case for close Franco-British defence and security
relations that are beneficial for both partners, as well as for the EU.

Ateliers IV

Samedi 8 Juin 2019, 11h-12h30

 Exception britannique/exception française : regards croisés (2)

Responsables : Olivier Estèves (Université de Lille), Romain Garbaye (Université Paris 3 Sorbonne
Nouvelle) et Vincent Latour (Université Toulouse Jean Jaurès)

11h Annaëlle Prugneau

Université de Savoie-Mont Blanc, LLSETI

À l’exception de la sécurité : les mesures exceptionnelles qui deviennent la
norme en matière de sécurité, en France et au Royaume-Uni

On souligne souvent l’exceptionnalisme britannique en ce qui concerne sa
relation avec les autres pays européens, et notamment dans le contexte actuel
lié au Brexit, mais il semble s’arrêter sur les questions de sécurité. En
effet, dans son discours à la conférence de Munich sur la sécurité en février
2018, Theresa May souligne l’importance, par-dessus tout, de conserver la
coopération européenne en matière de sécurité, malgré le Brexit. La
coopération, et non la séparation, fait consensus quand il s’agit de lutter
contre le terrorisme et le crime à grande échelle (avec par exemple le EAW, les
échanges de renseignements, Europol…) Les mesures sécuritaires pourtant
présentées comme exceptionnelles semblent se normaliser au nom de la
préservation d’une sécurité globale. Et cette dynamique n’est pas seulement
propre au Royaume-Unis dans le contexte du Brexit. Cette communication s’attachera à mettre en lumière, analyser et comparer la façon dont en France et au Royaume-Uni, les mesures sécuritaires,
paradoxalement justifiées par un contexte « exceptionnel », sont en
réalité normalisées dans les discours et pratiques gouvernementaux. En France,
les mesures d’exception telles que l’état d’urgence sont devenues la norme. Au
Royaume-Uni, l’exemple de l’usage étendu du « stop and search »,
d’abord justifié par un contexte exceptionnel post-attentat, est parlant et sa
normalisation suscite d’ailleurs des questionnements. L’objectif de cette
communication est de mettre en regard différentes politiques publiques
françaises et britanniques en matière de sécurité intérieure et d’interroger
les parallèles (une apparente normalisation de mesures dites « d’exception »)
et les différences. Nous analyserons les discours et les textes juridiques de
chaque pays pour éclairer la façon dont on justifie que l’exception devienne la
règle dans ce domaine, et afin d’évaluer l’impact que cette dynamique peut
avoir dans les pratiques.

11h25 Mélanie Torrent

Université Paris Diderot, LARCA (UMR 8225).

L’exception à l’épreuve des sources : pratiques archivistiques dans les fins d’empires
et relations franco-britanniques

Cette communication analyse l’impact des pratiques archivistiques en France
et au Royaume-Uni sur l’histoire connectée et la mémoire des fins d’empire en
Afrique. Si la centralisation des archives gouvernementales à Londres présente
de nombreux avantages pratiques (y compris pour l’étude croisée des politiques
de logement ou de santé dans les décolonisations), la dispersion des fonds
d’archives en France (archives nationales à Paris, diplomatiques à La Courneuve
et Nantes, d’outre-mer à Aix-en-Provence) permet de reconsidérer l’apparente
facilité méthodologique de la centralisation britannique et l’influence de la
constitution des dossiers sur leur interprétation par le chercheur. C’est ainsi
que les nouveaux travaux sur les politiques africaines de la France et du
Royaume-Uni montrent à la fois que les objectifs et pratiques des cercles de
Jacques Foccart concernaient également l’Afrique du Commonwealth et,
inversement, que les relations britanniques avec plusieurs anciens territoires
africains, dont le Kenya, n’étaient pas nécessairement très éloignées des
dynamiques franco-africaines. Est alors relativisée dans l’histoire des
relations internationales postcoloniales non pas la réalité de la nébuleuse de
la « Françafrique » mais son caractère unique ou exceptionnel.
Au-delà des questions de classification, consultation et interprétation,
l’insertion des centres d’archives dans leur environnement social et culturel
est centrale pour une décolonisation qui ne se limite pas au gouvernemental. Si
hors des sphères ministérielles, l’étude des pratiques archivistiques fait
apparaître une dispersion géographique semblable de part et d’autre de la
Manche, elle montre un rapport très différent à la mémoire, comme le marquent
plusieurs initiatives culturelles britanniques visant à matérialiser les traces
de l’empire dans la société contemporaine.

11h50 Marie-Pierre Vincent

Université Paris Sorbonne

Promouvoir la politique de la diversité par les centres culturels et artistiques :
comparaison entre le Rich Mix à Shoreditch à Londres et le Centquatre, dans le
dix-neuvième arrondissement à Paris

Inaugurés respectivement en 2006 et 2008, le Rich Mix et le Centquatre ont
été conçus comme des modèles de politique de la diversité culturelle et sociale
dans l’espace urbain. L’un a le statut d’association caritative, l’autre est un
établissement public financé par la Mairie de Paris. Mais ils sont tous deux
associés à la régénération urbaine de leur quartier. Et ils ont pour objectif
de soutenir un projet social qui maintient une mixité toutefois menacée par la
gentrification avancée de leur quartier. Leur objectif vise à devenir une
plateforme d’échanges entre les membres des différentes communautés locales, à
travers l’art et la culture, indépendamment des origines sociales et ethniques.
Conçus comme des lieux de vie, de divertissement et de travail – bars,
spectacles, concerts, expositions, conférences, espaces de production
artistique sont proposés – ils revendiquent l’art pour tou.te.s, en proposant
des espaces libres d’accès et des événements gratuits. Toutefois, les
représentations des habitants du quartier et des usagers sont parfois
discordantes, tout comme les objectifs des concepteurs, qui sont parfois
dissimulés, face aux pratiques réelles de ces centres. Leurs dirigeants rencontrent
parfois des difficultés à faire venir les populations locales les plus
défavorisées, qui sont pourtant au cœur de leurs préoccupations. Les limites de
ces espaces d’échange et d’expression artistique, voire d’éducation pour
tout.te.s sont également observables à travers les polémiques passées,
notamment concernant leurs difficultés financières. À travers un regard croisé,
je montrerai ce que ces centres révèlent du modèle des politiques de la
diversité au-delà de ces quartiers gentrifiés, dans ces villes, voire ces deux
pays. L’étude se fera en questionnant les significations différentes du concept
de mixité sociale dans les contextes français et britannique, comme l’a défini
Y. Fijalkow. En analysant l’organisation de ces espaces publics, le programme
des événements proposés, les documents promotionnels (sites internet et
prospectus) et le profil des usagers (entretiens semi-directifs), j’étudierai
dans quelle mesure l’objectif de la promotion d’une politique de la diversité
est atteint.

11h55 Richard DAVIS

Université Bordeaux-Montaigne

« British democratic exceptionalism? The debate around British democracy from the 1930s to Brexit ».